Prévention du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme
Sur proposition du ministre des Finances Alexander De Croo, le Conseil des ministres a approuvé un avant-projet de loi portant des dispositions diverses relatives à la prévention du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme et à la limitation de l'utilisation des espèces.
L'avant-projet vise à adapter le dispositif préventif en matière de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, suite à l'adoption de la directive européenne (UE) 2018/843 modifiant la directive (UE) 2015/849 relative à la prévention de l’utilisation du système financier aux fins du blanchiment de capitaux ou du financement du terrorisme ainsi que les directives 2009/138/CE et 2013/36/UE.
La transposition de cette 5e directive apporte des modifications à la législation existante, principalement la loi du 18 septembre 2017 relative à la prévention du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme et à la limitation de l'utilisation des espèces. Les modifications les plus importantes sont les suivantes :
- l’ajout des nouvelles entités suivantes à la liste des entités assujetties :
- les prestataires de services de monnaies virtuelles et de portefeuilles de conservation
- les marchands d'art (lorsque la valeur des opérations ou d'une série d'opérations s'élève à 10.000 euros ou plus)
- les personnes qui comme activité d'entreprise ou professionnelle, directement ou avec des personnes liées, offrent une aide matérielle, une assistance ou des avis sur le plan des impôts
- l'abaissement de la limite de 150 euros pour les instruments de paiement non rechargeables
- l'établissement d'une liste des fonctions exactes qui peuvent être qualifiées de fonctions publiques importantes
- la possibilité d'identification et de vérification des clients sur la base des moyens d’identification électroniques
- une harmonisation des obligations de vigilance renforcées en ce qui concerne les relations d'affaires avec les pays que la Commission européenne a qualifié à haut risque en matière de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme
- le renforcement des règles en matière d'échange d'informations et d'accès à l'information
- le renforcement des possibilités pour la Cellule de traitement des informations financières (CTIF) d'obtenir toute information dont elle a besoin
- l'accès pour les autorités compétentes et la CTIF aux données rassemblées par l’Administration générale de la Documentation patrimoniale du SPF Finances
- l'amélioration de la collaboration entre les autorités compétentes des Etats membres
- l'amélioration de la collaboration entre les autorités compétentes chargées de la surveillance des établissements de crédit et autres autorités tenues au secret professionnel
L'avant-projet est transmis pour avis à la Banque centrale européenne et à l’Autorité de protection des données. Il sera ensuite soumis à l'avis du Conseil d'Etat.