La conservation des baleines plus que jamais à l’ordre du jour pour la Belgique
Depuis 2004, le SPF Santé publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement représente notre pays au sein de la Commission Baleinière Internationale (CBI). Au cours de la réunion annuelle de la CBI qui s’est tenue du 2 au 6 juillet à Panama, la Belgique a été élue à sa vice - présidence. Ce qui augure son accession à la présidence en 2014.
La réunion de la CBI était particulièrement importante cette année pour crédibiliser l’institution, tiraillée, depuis le moratoire sur la chasse commerciale, entre les pays pro et anti-chasse. La Belgique, via la Direction générale Environnement du SPF Santé publique et son commissaire, Frédéric Chemay, fait partie des pays qui luttent pour limiter et encadrer strictement toute activité liée à la capture ou à la chasse de baleines, tout en promouvant un agenda pour la conservation des cétacés. En 2011, plus de 1600 baleines ont été chassées dans le monde.
La création d’un nouveau sanctuaire dédié à la protection des baleines dans le sud de l’océan Atlantique a dominé les débats. Toutefois, cette initiative n’a pas été entérinée en raison du veto de certains pays pro-chasse. La Belgique et les pays de l’Union européenne ont voté en faveur de cette création qui offrirait une « couverture universelle » aux cétacés, dans les sanctuaires existants (Océan Indien et Océan Austral), le long des routes migratoires ainsi que dans des zones dévolues à la reproduction et à l’alimentation des baleines.
Les quotas de chasse couvrant les besoins des populations locales ont été au cœur des discussions. Un vote a permis de renouveler les quotas alloués à certaines populations aborigènes. En revanche, la demande du Danemark d‘augmenter de 100 tonnes supplémentaires le quota pour le Groenland a divisé les participants car les 570 tonnes allouées actuellement alimentent le commerce de viande de baleine bien au-delà des besoins du marché local. Après de longues négociations, ces quotas ont été refusés.
Les questions de santé et de bien-être animal ont également été abordées lors de la réunion. Le but était de légitimer le besoin de restreindre la chasse et la consommation de viande, de plus en plus contaminée et infectée. L’OMS sera saisie de cette question prochainement.
Depuis l’interdiction de la chasse commerciale en 1986, de nouveaux facteurs liés aux activités humaines menacent la survie de plusieurs espèces de cétacés : le changement climatique, les polluants chimiques, le bruit sous-marin mais aussi les collisions avec les bateaux et les débris marins.
Au sein de la CBI, c’est Alexandre de Lichtervelde, le commissaire précédent décédé en 2011 et dont la mémoire a été honorée durant la réunion, qui avait initié les travaux sur l’impact des collisions avec les navires. Cette semaine, notre pays a été confirmé à la Présidence de ce Groupe de Travail. Un plan stratégique sera élaboré afin de limiter la délivrance des permis et des quotas de chasse et de capture, en fonction de toutes les pressions exercées sur les cétacés – y compris les collisions avec les bateaux – après analyses scientifiques. La Belgique continuera à porter la question des collisions à l’agenda de l’Organisation Maritime Internationale.
Enfin, notre pays s’est opposé au développement de tous nouveaux types de chasse scientifique ou côtière.
Durant cette première semaine de juillet, la CBI a donc confirmé qu’elle est à la pointe du combat pour la protection des cétacés, le bien-être animal et une gestion durable des prises de baleines.
Personne de contact :
Frédéric Chemay, commissaire belge auprès de la Commission Baleinière Internationale : frederic.chemay@environnement.belgique.be – 0473 40 11 92