La sensibilisation aux SDG en Belgique continue de progresser
L’Antwerp Management School, la Louvain School of Management et l'Université d'Anvers ont publié une étude de suivi du Baromètre SDG 2018. Ce nouveau rapport du Baromètre SDG 2020 décrit le paysage du développement durable au niveau national et donne un aperçu de l'engagement des organisations en faveur des objectifs de développement durable (« Sustainable Development Goals », « SDG »). Cette recherche a bénéficié du soutien de l'Institut fédéral pour le Développement durable (IFDD).
Dans son avant-propos, Zakia Khattabi, ministre du Climat, de l'Environnement, du Développement durable et du Green Deal explique : « Il y a 5 ans à peine, les SDGs étaient encore, pour beaucoup, un sujet de discussion plutôt qu’un élément stratégique dans le management d’une entreprises/organisations. Le présent baromètre, qui a pu bénéficier d’une participation massive d’entreprises & organisations belges le montre clairement, les objectifs de développement durables sont largement pris en compte dans le monde des affaires. Mieux encore, ils s’ancrent littéralement dans leurs activités. Indépendamment de leurs tailles, leurs formes ou leurs statuts, en 5 ans, les SDGs sont devenus l’affaire de toutes les organisations.».
Luc Van Liedekerke, professeur à l’Université d’Anvers : « Le Baromètre SDG 2020 présente une étude de suivi du Baromètre SDG 2018 et des études du ‘Belgian Corporate Responsibility (CR) Barometer’ (‘Baromètre belge de la responsabilité des entreprises’) qui ont eu lieu en 2011 et 2015. En tant que telles, ces études précédentes servent de point de comparaison dans le temps pour comprendre les rôles, les responsabilités et les actions des organisations belges dans le domaine de la durabilité ».
5 ans plus tard, les organisations belges sont en quête d’un alignement stratégique sur les SDG
De nombreuses organisations ont pris plusieurs mesures concrètes pour intégrer les SDG dans leurs stratégies (25%) et ont traduit les SDG dans leur propre contexte afin de les aligner sur leur contexte organisationnel spécifique (22%). Les organisations perçoivent principalement les SDG comme une source d'information pour leur stratégie de durabilité (31%) et comme un complément à leur stratégie existante (19%). Seuls 10 % des organisations ayant répondu ne prévoient pas d'intégrer les SDG dans leur stratégie.
Autre donnée importante : la majorité des organisations (70 %) ont tendance à prioriser une sélection de SDG plutôt que d’accorder la même importance à l'ensemble des objectifs ou de donner la priorité à un seul SDG. Ces résultats s’inscrivent dans le prolongement du Baromètre SDG 2018 et reflètent la propension des organisations à restreindre leur choix à un sous-ensemble de SDG qui contient à leurs yeux les sujets les plus pertinents pour leurs activités.
Valérie Swaen, professeure à la Louvain School of Management : « Compte tenu des larges objectifs inhérents au programme de durabilité, une telle hiérarchisation des priorités est une pratique courante lorsque les organisations s'engagent sur la voie de la durabilité. Il convient toutefois de noter que cette pratique n'est pas conforme à l'approche ‘d'indivisibilité’ que les Nations unies prônent dans l’interprétation des SDG. Une nouvelle piste de recherche peut consister à étudier pourquoi les organisations se montrent réticentes à travailler sur l’ensemble des SDG et comment les encourager à le faire ».
L’importance d’un suivi des progrès en matière de SDG
« Afin de suivre les progrès de l'Agenda 2030, il est important que les organisations réalisent un suivi de leurs actions et leurs impacts en matière de SDG », avance Jan Beyne de l’Antwerp Management School. Les résultats du Baromètre SDG montrent que 50 % des organisations qui ont répondu n'utilisent pas d'indicateurs pour réaliser un suivi des progrès réalisés en matière de SDG. Quelque 15 % des organisations utilisent des indicateurs pour le suivi de leurs progrès, mais pas ceux proposés dans le cadre des SDG. Au total, 29% indiquent qu'ils utilisent au moins plusieurs des indicateurs des SDG pour le suivi de leurs initiatives en matière de SDG. Dans ce groupe, un peu plus de 7 % semblent effectuer une mesure approfondie sur la base des SDG.
« Compte tenu du faible pourcentage d'organisations qui semblent effectuer des mesures d'impact basées sur les SDG, il est recommandé d'accorder plus d'attention à la nécessité, aux avantages et aux approches possibles de la mesure d'impact des SDG », affirme Jan Beyne.
L’effet de la COVID-19 sur les SDG
Si, à l'heure d’écrire ces lignes, la pandémie de COVID-19 est loin d'être terminée, il est clair que ses effets auront des répercussions sur une longue période. Les résultats de la recherche soulignent que les SDG sont considérés comme plus importants que jamais, bien que les organisations s'attendent à une réalisation retardée de l'Agenda 2030.
Lars Moratis, professeur à l’Antwerp Management School : « Des recherches futures pourraient se concentrer sur la manière dont la pandémie, en général, modifie les engagements des organisations en matière de durabilité et sur l’impact de cette pandémie sur leur implication dans les SDG. Plus spécifiquement, il est important de savoir dans quelle mesure les organisations vont changer ce cap et si celui-ci s’inscrit dans la lignée du programme des SDG, comment leurs investissements dans les initiatives de durabilité vont évoluer et si elles vont ou non adopter de nouvelles approches pour œuvrer à la concrétisation des SDG ».