La Belgique et la Norvège signent une coopération énergétique: « Une étape importante dans la formation d'une coalition en mer du Nord »
Le Premier ministre Alexander De Croo et son homologue norvégien Jonas Gahr Støre ont signé aujourd'hui une coopération énergétique d’envergure misant pleinement sur les énergies renouvelables. La Belgique et la Norvège coopéreront notamment dans les domaines de l'éolien offshore, de l'hydrogène et du captage et stockage du carbone. Les chefs de gouvernement ont également discuté de la situation en Ukraine et souligné l'importance de l'unité occidentale.
Alexander De Croo, Premier ministre : « Il s'agit d'un accord énergétique important pour notre pays. Une coopération encore plus étroite avec la Norvège signifie un meilleur approvisionnement en énergie. Nous nous concentrons sur les énergies renouvelables et nous nous soutenons mutuellement pour atteindre les objectifs climatiques. Cet accord nous aide aussi à réduire notre dépendance énergétique vis-à-vis de pays tiers. »
Tinne Van der Straeten, ministre de l'Énergie : « Cet accord énergétique prépare la neutralité climatique de l’avenir. Aujourd'hui, la Norvège est notre principal fournisseur de gaz naturel, avec près de 50 %. La Norvège est un partenaire fiable ; elle assure l'approvisionnement de la Belgique et de l'Europe d’aujourd’hui et de demain. Dans la perspective d’atteindre les objectifs climatiques, l'ambition est d'éliminer progressivement les énergies fossiles et de passer aux énergies renouvelables et à l'hydrogène. Cette coopération énergétique ouvre la voie à cet objectif. »
Énergies renouvelables
L'accord vise à garantir un meilleur échange de connaissances et de technologies, tant dans le domaine des énergies renouvelables et de l'hydrogène que dans la capture et le stockage du CO2 (Carbon Capture and Storage). Il tend aussi à mieux connecter les deux pays dans le domaine de l'électricité.
De Croo : « Tributaire de la quantité de vent et de soleil, la production d'énergies renouvelables fluctue sans cesse. Mais ce n'est pas un problème si les pays sont interconnectés. Le surplus d'énergie de l'un fait l'approvisionnement de l'autre. C'est une question d'efficacité.
Nous continuons à investir dans de telles connexions. Après notre connexion offshore avec le Royaume-Uni et celle prévue avec le Danemark, la Norvège pourrait devenir notre troisième interconnecteur en mer crucial. La Norvège, quant à elle, a tout intérêt à être connectée au réseau européen et notre pays lui tend la main. Il s'agit d'une étape importante dans la formation d'une coalition énergétique en mer du Nord ».
Van der Straeten : « Être en avance est la stratégie la plus rentable. La production d'électricité offshore de la Belgique, qui a battu tous les records ce mois-ci, le prouve. La prochaine étape consistera à faire de la mer du Nord une grande centrale d'énergie durable grâce à la première île énergétique jamais construite en mer du Nord et à des interconnexions telles que le câble sous-marin avec le Danemark. Avec cet accord, la Belgique, avec la Norvège, prend une fois de plus les devants dans la transition verte. »
Énergie éolienne et hydrogène
La Norvège et la Belgique se complètent à merveille dans le domaine de l'énergie. La Belgique est très avancée dans le développement de la capacité éolienne en mer, tandis que la Norvège a encore un énorme potentiel à exploiter dans l’éolien. « Notre pays investit massivement dans l'hydrogène pour son pôle chimique et sidérurgique ; la Norvège fait de même avec l'hydrogène pour sa navigation », indique le Premier ministre De Croo.
En outre, la Norvège investit dans le développement du captage et du stockage des émissions de CO2 provenant de plusieurs processus industriels. Selon le Premier ministre belge, cela représente une opportunité importante pour notre pays : « Cet accord sur l'énergie offre le cadre idéal pour échanger des connaissances. Nous ne devons pas réinventer l’eau chaude à chaque fois et pouvons nous inspirer de ce qui fonctionne chez les autres. »
Le 29 octobre 2021, le gouvernement fédéral a approuvé la toute première stratégie fédérale en matière d'hydrogène, avec laquelle il veut faire de la Belgique un centre d'importation et de transit d'hydrogène vert et renforcer le rôle de la Belgique en tant que pionnière de la technologie de l'hydrogène. Tinne Van der Straeten : « Pour que l'hydrogène renouvelable apporte une réelle contribution d'ici 2030, nous devons nous lancer dès maintenant. La signature du « memorandum of understanding » (protocole d'accord) entre la Belgique et la Norvège s'inscrit dans cette stratégie ».
Un bloc solidement uni autour de valeurs communes
Les deux chefs de gouvernement ont également évoqué la situation en Ukraine. « L'invasion russe de l'Ukraine montre que nous devons, plus que jamais, former un bloc solide en Occident. Dans le domaine militaire, au sein de l'OTAN, mais aussi dans le domaine de l'énergie, on a bien vu l'importance de valeurs communes. C’est un gage de fiabilité. Dans les années à venir, nous devons, en Europe, nous montrer très unis et prendre conscience que nous dépendons les uns des autres. Lorsque nous coopérons, nous sommes résilients et bien des portes s’ouvrent à nous. La Norvège et la Belgique ont le même objectif à long terme : une Europe sûre, avec des prix de l'énergie abordables et un approvisionnement stable. Nous savons que nous pouvons compter l’un sur l’autre.