Marché du travail à la fin 2013: un hiver doux ou un printemps précoce?
L’année 2013 a été marquée par une diminution de l’emploi. Par contre, certains signes montrent également un faible redressement du marché du travail fin 2013. C'est ce qu'il ressort des chiffres de l'ONSS pour le dernier trimestre 2013. Mais tous les secteurs ne participent pas à ce début de renaissance; dans la construction et dans l'industrie - ici comme conséquence de là-bas - la situation reste clairement négative.
Plus d’opportunités pour les jeunes
L'emploi salarié continue reste sous pression au quatrième trimestre 2013 dans un certain nombre de secteurs mais, suite à la reprise de l’activité économique fin 2013, des signes d'éclaircie deviennent visibles.
Globalement, le nombre de postes de travail au 31 décembre 2013 est plus faible de 0,4% par rapport à l'année précédente. Le volume de travail en équivalents-temps plein pour le quatrième trimestre reste quasiment stable par rapport à l'année dernière (-0,1%). La demande de forces de travail dans le secteur de l'intérim a de nouveau augmenté durant le quatrième trimestre, tendance qui s'est confirmée au cours des premiers mois de 2014. La diminution globale de l'emploi à la fin de 2013 était moins concentrée sur les classes d'âge les plus jeunes, ce qui semble démontrer une hausse des embauches. L'augmentation des offres d'emploi auprès du VDAB va dans le même sens.
Industries et construction
Dans les secteurs de l'industrie et de la construction, la tendance reste clairement négative: sur une base annuelle, -3% pour le nombre de postes de travail et -1,3% pour le volume de l'emploi en équivalents-temps plein. Les conséquences des restructurations annoncées précédemment se font sentir, principalement dans les provinces de Hainaut, de Limbourg et de Liège. On notera en contrepoint une utilisation plus limitée du chômage temporaire et une augmentation du recours à l'emploi intérimaire dans le segment des ouvriers.
L'emploi dans la construction continue à faiblir: -3,9% en postes de travail. Cette baisse est moins importante en ce qui concerne le volume de travail compte tenu des conditions climatiques plus favorables au quatrième trimestre 2013 par rapport à l'année précédente, ce qui a conduit à moins de journées perdues pour cause d'intempéries.
La baisse de l'activité dans la construction exerce une influence sur l'activité de sous-secteurs industriels (industrie du bois, Fabrication de produits minéraux non métalliques, production de métaux, Fabrication de machines et d'équipements). La baisse sur un an du volume de travail en équivalents-temps plein (-1,3%) est plus limitée que la baisse du nombre de postes de travail, en partie à cause de la diminution du recours au chômage temporaire.
Secteurs de services
L'emploi au sein des Services commerciaux semble se stabiliser mais cela cache une image contrastée. Dans les secteurs du commerce, du transport et des services financiers, la tendance reste négative. Une croissance d’emploi est enregistrée dans les secteurs de l’informatique et dans la rubrique des Activités de services administratifs, de soutien et spécialisés.
Les Services non-commerciaux enregistrent une hausse modérée par rapport à 2012, de l'ordre de 0,5%. Le rythme de croissance a cependant fort diminué par rapport aux années précédentes, compte tenu d'une évolution négative de l'emploi au sein du secteur de l'administration publique, d'une faible augmentation dans l'enseignement et de la contraction du rythme de croissance dans le secteur de la santé humaine et de l'action sociale.
Le travail intérimaire
La renaissance de demande de forces de travail dans le secteur de l'intérim se confirme au quatrième trimestre 2013. A la fin du mois de décembre 2013, on enregistre de nouveau plus de postes de travail qu'à la fin du mois de décembre 2012 (+5,5% pour les ouvriers, +2,5% pour les employés). Le volume de travail au cours du quatrième trimestre 2013 est également en hausse par rapport à celui du deuxième trimestre 2012, avec une évolution favorable pour les ouvriers (+5%) qui fait plus que contrebalancer la diminution pour les employés (-2%).
La demande de travail par les ménages dans le cadre du système des titres-services semble se stabiliser. La croissance annuelle mesurée en volume de travail n'atteint plus que 2%.